jeudi 27 novembre 2008

Atocha


Je me souviens très bien du 11 Mars 2004, à 8h30 j’étais arrivé à la gare routière de Galieni, à Paris. Je rentrais de Prague, c’était une expédition de 15h de bus et de nuit. Je rentrai d’un voyage comme je les aime, un voyage version auberge espagnole. J’étais parti avec mes amis de Paris 8, nous avons séjourné à l’auberge de jeunesse Travelers Hostel.

J’ai rencontré énormément de monde durant ce voyage en République Tchèque.Je partageais ma chambre avec 13 autres personnes; un dortoir.
Tous les matins c’était la valse des départs et des arrivées des routards du monde entier ( plus le nord que le sud ). J’ai adoré les débats et les discussions passionnées autour de la grande table de la cuisine.

J’ai adoré cette rencontre fortuite, très tard dans la nuit je rentrais à l’auberge très fatigué ( je dormais entre 2 et 4 heures par nuit ) et j’ai découvert que l’ ascenseur était en panne. Trop nase pour monter les escaliers, je m’assois sur la première marche et je m’adosse sur la rampe.
Deux minutes plus tard un voyageur japonais découvre à son tour la mauvaise nouvelle et il s'assoit à côté de moi, il n’est pas question de monter ces escaliers à pied !
Fatigué ? Oui. Mais je n’allais pas rater cette occasion pour pratiquer mon japonais que j’avais commencé 5 mois auparavant. Je lance la conversation qui a duré à peine 3 minutes mon vocabulaire était bien limité, mais assez pour qu’on se présente et qu’il comprenne que je suis tunisien, une information qui l’a fait sourire en me tendant l’oreillette de son baladeur et c’est Night in Tunisia de Miles Davies qu’il écoutait. Hasard ou coïncidence ?

J’ai adoré la rencontre avec Balo, un argentin qui voyage sans le sou mais qui passe sa journée à fabriquer des chapeaux en laine qu’il revend sur les grandes places des villes qu’il visite pour continuer son aventure.

J’ai adoré cette rencontre avec Steeve, un américain de virginie fan de foot avec qui on a partagé une belle soirée foot : Sparta Prague Milan AC dans un pub pragois. Et pleins d’autres rencontres de voyageurs au destin passionnant ( un pharmacien australien qui a tout plaqué pour faire le tour du monde ou ce financier des Bahamas qui a démissionné pour changer de vie et découvrir l'Europe ).

Je rentrai de ce voyage ou j’ai pu converser avec le monde entier ( presque), je rentrai plein d’espoir et un peu peace and love.

Mais voilà, la connerie humaine a décider de détruire ce beau souvenir et tâcher le sol espagnol de sang d'innocents, à la gare d'Atocha à Madrid

Le 11 septembre nous a rappelé le côté primitif de l'homme : des kamikazes qui nous ont fait vivre le pire traumatisme de notre génération et l'administration Bush nous a prouvé qu'ils n'étaient guère plus intelligent.

Me voilà dans cette gare d'Atocha, le 11 Novembre 2008, arrivé par un train de banlieue, me voilà revivre cette journée de désespoir et d'écœurement. Je pense à toutes les victimes.

Peace

2 commentaires:

Aychu a dit…

La connerie humaine n'a pas de limites !!
Quant à savoir à qui la faute je dirais que les torts sont partagés et comme d'habitude les innocents payent le prix fort, ils le payent de leurs vies !!
:(

D'ailleurs ca fait pas longtemps que j'étais à cette gare, et le système de contrôle des voyageurs est identique à celui des aéroports, avec scan des bagages, un contrôleur qui vérifie les tickets avant de pouvoir accéder aux quais .. en plus elle est trop belle cette gare !!

24Faubourg a dit…

j'adore cet hommage, ce cri du coeur, la connerie humaine n'a pas de limites en effet...